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SPECIAL LOUP-GAROU
WOLFMAN
samedi 20 février 2010, par
Joe JOHNSTON (1950-)
Etats-Unis, 2010
Benicio Del Toro, Anthony Hopkins, Emily Blunt, Hugo Weaving
De manière incompréhensible, Le loup-garou de George Waggner avait marqué les esprits et il n’en faut pas plus à notre époque pour qu’hommage lui soit rendu ce qui en langage hollywoodien se dit remake et en anglais honnête : making money. Ne s’embarrassant pas d’un nouveau titre français, Wolfman reprend le scénario de Siodmak.
Retour donc à la maison de Lawrence Talbot, fils prodigue - c’est papa Talbot (Anthony Hopkins) qui le dit -, cette fois à la demande pressante de Gwen, la fiancée de son frère inquiète de la disparition de son cher et tendre. Las quand Lawrence arrive, Benjamin Talbot vient d’être retrouvé dans un fossé, sauvagement massacré par un animal à l’instar d’autres victimes récentes. La peur agite la population locale et le peuple gronde : d’abord après les gitans et leur ours mais l’attaque qui frappe le campement de ces derniers alors que Talbot et des villageois s’y trouvent innocente rapidement les nomades tandis que Lawrence y est blessé par la bête. Sa guérison rapide ne doit rien aux bons soins de Gwen, ni à son charme auquel il n’est pas insensible, mais attire la suspicion des locaux qui ont décidément la gâchette facile. Le massacre commence dès la pleine lune suivante mais Talbot doit aussi compter sur son père dont le spectateur ne mettra pas longtemps à comprendre son côté obscur.
L’un des intérêts à refaire ces vieux films réside bien évidemment dans les moyens actuels des effets spéciaux comme dans les capitaux investis importants aujourd’hui même pour une série B, ce qui n’était pas le cas en 1941 ! La production a donc pu s’offrir le tournage en Grande-Bretagne, ce qui a déjà le mérite de procurer quelques beaux paysages de la campagne anglaise et de quelques lieux aussi inimitables que Chatsworth House, Derbyshire, qui a déjà accueilli pas mal de tournages ou que Castle Comb, Wiltshire, pour le village. Les moyens ont surtout permis une escapade londonienne visuellement très réussie pour le loup-garou, un des deux écarts majeurs avec le scénario de Siodmak.
L’autre écart touche au père et ramène le scénario vers le drame familial digne de la tragédie grecque, sans beaucoup d’originalité mais toujours avec autant d’efficacité. Deux loups-garous pour le prix d’un : c’était couru d’avance dès le début du film, tout comme la tendresse des rapports qui se nouent entre Gwen et Lawrence. Dans le film d’horreur cependant, la modernité passe depuis les années 70 par le sanglant : sans altérer le scénario, ce nouveau Wolfman est beaucoup plus gore que le film de 1940 ne pouvait l’être, la censure et les moeurs aidant. Une dimension que les films de vampire très politiquement corrects actuels ont tendance à mettre de côté.
En dépit de son habitude des films plutôt remuants (cf. Jumanji), le peu actif Joe Johnston peine un peu à donner du rythme à la réalisation en dehors des scènes de loup-garou. Néanmoins, le film se regarde avec plaisir et il faut seulement regretter que D. Roussos ne soit pas crédité au générique pour son rôle de bête à poil. Je suis sûr de l’avoir reconnu !