WORLD WAR Z

Marc FORSTER (1969-)

Etats-Unis, 2013

Brad Pitt, Mireille Enos, Daniella Kertesz, Fana Mokoena

Si j’étais impatient de voir l’adaptation du roman de Max Brooks, j’étais aussi perplexe, car ce qui fait l’originalité de World War Z me semblait difficilement transposable, sauf à réaliser une sorte de documentaire, une sorte de Chagrin et la pitié, ou une fiction au ton très réaliste à l’instar de La Bombe de Watkins. Eluder la spécificité du livre, ne serait-ce pas produire un bête film de zombies ?

Or, le film de Forster fait bien le choix de sacrifier l’aspect interrogatoire : son héros, Gerry Lane, enquête bien pour le compte de l’ONU, mais il est un espèce de baroudeur habitué aux zones de guerre, qui accepte de mener une enquête sur l’origine du mal et un remède pour mettre sa famille à l’abri après avoir échappé de justesse aux zombies avec elle. Les interviews sont remplacés par des rencontres en Corée du Sud, en Israël et au Pays de Galles, à chaque fois assiégé par les créatures qui s’immiscent même dans l’avion.

Le choix de l’action n’est pas vraiment étonnant ne serait-ce que pour des fins mercantiles. Je dois reconnaître que le film est très efficace, le réalisateur, le Suisse Marc Forster, n’étant pas un novice du genre puisqu’on lui doit Quantum of Solace. Les scènes se passant aux Etats-Unis et surtout la séquence israélienne, sont très impressionnantes. L’intérêt n’est donc pas le même que celui du livre.

A mon avis, la divergence la plus regrettable au final, n’est pas la différence d’esprit, mais le fait que le héros trouve une solution pour vaincre les zombies. Outre que cela tend à transformer le personnage principal en super enquêteur, non dénué de pulsion suicidaire si on considère la solution adoptée, cette dernière évoque un peu La Variété Andromède. Sans doute, le choix de l’action imposait-il de trouver un objectif à atteindre...