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LE SURVIVANT

Il est une légende

jeudi 21 mars 2002, par von Bek

Boris SAGAL (1917-1981)

États-Unis, 1971, The Omega Man

Charlton Heston, Anthony Zerb, Rosalind Cash

Pour Charlton Heston, la fin des années soixante et le début de la décénnie suivante respirent la joie de vivre et la science-fiction. Après La planète des singes (Schaffner, 1968) et son Secret (Post, 1970) et avant de tourner - pour ne parler que de la S.F. - le terrible Soleil vert (Fleisher, 1973), il tient le rôle principal dans Le survivant adaptation non pas d’une chanson de Jean-Pierre François, mais de Je suis une légende, très célèbre roman du prolifique Richard Matheson, déjà adapté en 1964 par l’italien Ubaldo Ragona sous le titre original L’Ultimo Uomo Della Terra avec Vincent Price. Le film de Ragona n’était pas sorti en France.

En 1975, une guerre sino-russe provoque une épidémie qui décime la population mondiale et laisse les survivants mourir à petit feu et atteints d’une photophobie et dégénérescence des tissus. Le colonel Robert Neville, biologiste de l’armée des Etats-Unis, a été épargné grâce au vaccin expérimental qu’il s’est inoculé. Pendant deux ans, il arpente les rues de Los Angeles, vivant le jour en pillant les magasins abandonnés et se barricadant la nuit dans sa maison transformée en forteresse où de puissants projecteurs tiennent éloignés les malades noctambules. Ceux-ci se sont regroupés en une Famille sous l’égide de Matthias, ancien présentateur télévisé, reconverti en gourou d’une secte qui entend purifier le monde de la technologie, cause du mal. Au cours de ses pérégrinations, Neville rencontre Lisa et un groupe de jeunes chez lesquels le virus a très inégalement progressé. L’espoir renaît de pouvoir vacciner les survivants à partir du sang de Neville mais c’est sans compter sur la folie inquisitoriale de Matthias.

Richard Matheson n’a jamais vraiment reconnu son livre dans cette adaptation. Il est vrai que les victimes de Je suis une légende étaient devenues des vampires. Le survivant au contraire cultive l’idée selon laquelle le sang de Neville puisse être salvateur jusqu’à assimiler Charlton Heston à un sauveur christique qui donne son sang pour sauver le monde. En ce qu’il est porteur d’espoir, Le survivant échappe un peu à la noirceur des films de science-fiction de la même période. La mort du héros et la technophobie de la Famille sont pourtant révélatrices de l’époque.

Cependant, en soulignant la haine portée à la technologie et son opposition, le salut venant de la technologie, le film évite le manichéisme réducteur des autres films de fins du monde comme Le dernier rivage ou même La planète des singes dans lesquels la technologie n’est que source de mort irrémédiable ou cause du déclin de l’humanité. Sa thématique et son esthétique très marquée, symbolisée par la coiffure très Jackson Five de Lisa, achève d’en faire un film daté mais pas inintéressant à regarder.

Voir aussi :

- The Last Man on Earth, Ubaldo Ragona & Sidney Salkow, 1964, avec Vincent Price.

- Je suis une légende, Francis Lawrence, 2007, avec Will Smith.

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